Brenda Flores sensibilise et éduque la population au sujet de ce fléau.
Le 30 janvier 2023 | Loma Linda, Californie, États-Unis | Ansel Oliver, Actualités du Centre médical de l’Université de Loma Linda
Toutes les quelques semaines, Brenda Flores se place derrière un pupitre pour s’adresser à un groupe de la population afin de le sensibiliser à la traite de personnes. Cette diplômée de l’Université de Loma Linda est spécialiste des victimes pour l’Homeland Security Investigations du gouvernement fédéral [américain] et travaille au bureau du département de San Bernardino, dans l’État américain de la Californie, en soutien aux agents d’enquête sur les crimes fédéraux et pour éduquer les citoyens.
Dans le cadre de ces fréquentes apparitions publiques, Mme Flores se présente devant des groupes communautaires, des organisations scolaires, des associations politiques et des groupes religieux d’un peu partout en Californie du Sud pour conscientiser les gens sur l’épidémie de traite de personnes et leur apprendre comment aider.
Diplômée de la faculté de santé comportementale de l’Université de Loma Linda, sa défense des victimes fait partie d’un projet qui a germé à partir d’un désir d’aider les gens par le travail social après avoir été exposée au système judiciaire. Cette expérience l’a menée à travailler pour plusieurs agences gouvernementales afin d’aider principalement les enfants et les immigrants clandestins.
Aujourd’hui, elle travaille pour un département qui emploie plus de 7 000 agents au pays, lesquels enquêtent sur tout ce qui a traversé la frontière de manière illégale — biens de consommation, argent, armes, artefacts culturels, cybercrime, mais aussi personnes, dont beaucoup sont des victimes de traite sexuelle et de travail forcé. En 2020, son département a enquêté sur près de 1 000 cas liés à la traite de personnes dans la région de Los Angeles, a-t-elle dit.
« Beaucoup de gens ignorent qu’il y a de la traite de personnes au coin de leur rue, dans des lieux qu’ils fréquent peut-être, a expliqué Mme Flores. Les gens peuvent être forcés de travailler dans un restaurant, dans un salon de manucure, dans un salon de coiffure ou dans un hôtel. » Pour rapporter toute suspicion de traite de personnes, elle recommande d’appeler la National Human Trafficking Hotline, une ligne d’assistance nationale relative à la traite de personnes.
Selon elle, des postes comme le sien ont été créés pour les gens du domaine du travail social afin d’aider les départements à conserver une approche d’enquête centrée sur les victimes.
« Les agents comprennent qu’ils ont besoin de l’aide des victimes pour intenter une action judiciaire, mais plus encore, ils savent qu’elles ont besoin d’aide, a dit Mme Flores. Nous travaillons ensemble, en équipe, pour mettre la victime à l’aise, pour qu’elle se sente en sécurité afin de l’aider à aller de l’avant. »
Originaire de Whittier, à l’est de Los Angeles, Mme Flores a travaillé pendant ses années de jeune adulte à la cour supérieure de Riverside, où elle a vu des gens de tous les horizons passer par le système judiciaire. Elle y a eu la piqûre pour l’aide à la population.
« J’ai vu les deux côtés du système. J’ai vu le côté de la justice, où la personne avait commis un crime, mais en même temps, j’ai eu la chance de parler à beaucoup d’entre eux et d’entendre leur histoire, et c’est comme s’ils avaient été conduits à l’échec. C’est là que mon intérêt pour le travail social est apparu. »
Mme Flores avait un baccalauréat en travail social avant d’entrer à l’Université de Loma Linda pour y obtenir une combinaison de maîtrise et de doctorat, qu’elle a obtenue en 2011. Les programmes, a-t-elle dit, étaient rigoureux et l’ont très bien préparée à travailler avec les gens ainsi qu’à occuper des postes plus administratifs.
Parlant couramment l’espagnol, Mme Flores a pu être au service d’hispanophones tout au long de sa carrière et est parfois envoyée dans des régions où son bilinguisme est essentiel, comme à Porto Rico après un ouragan ou à Del Rios, au Texas, pour des situations de traversée de la frontière.
Son travail la plonge parfois dans des lieux très sombres, lui faisant voir des choses très dures. Ses amis se demandent comment elle y arrive.
« Si nous réussissons à retirer un mauvais garçon de la rue, ce sont des dizaines de personnes qui ne seront plus victimes de traite, a-t-elle répondu. Ensuite, nous pouvons identifier des victimes puis leur offrir les services et l’aide dont elles ont besoin, ce qui leur permet de poursuivre leur vie. Voilà ce qui me pousse à continuer. »
La version originale de cet article a été publiée sur le site d’actualités du Centre médical de l’Université de Loma Linda.
Traduction : Marie-Michèle Robitaille