4 novembre 2008, Johannesbourg, Afrique du Sud…Rajmund Dabrowski/ANN
La direction de l'Eglise Adventiste du Septième jour en Afrique Subsaharienne a participé à une séance de conseil et de dépistage pour le VIH le 2 novembre dernier afin de démontrer publiquement que la pandémie du VIH/SIDA demande une attention pratique dans la communauté.
« C'est bien que je connaisse ma situation, » a déclaré Paul Ratsara, président de la Division de l'Afrique du Sud et de l'Océan Indien (D.I.S.). Il a déclaré vouloir faire sa part pour éradiquer le problème du VIH/SIDA, il a été rejoint par sa femme, Denise, pour une session de conseil et de test privée et volontaire, il était l'un des 54 dirigeants représentant 23 pays de la région.
Sur les six jours au programme de la rencontre de fin d'année de la direction qui s'est tenue à Johannesbourg, une journée entière a été consacrée à la discussion sur les différentes façons de faire face au problème du VIH/SIDA, qui affecte pratiquement chaque famille dans la région.
Les membres du comité exécutif représentent une communauté de plus de trois millions d'Adventistes qui adorent dans 20000 congrégations. La D.I.S. est considérée comme l'une des régions ayant le plus fort taux de croissance dans l'église à l'échelle mondiale.
« C'est un geste qui montre qu'en tant que dirigeants, nous prenons cette situation au sérieux, » a dit pasteur Ratsara. « Bien que nous réalisions des progrès dans la lutte contre la pandémie, comme c'est le cas au Zimbabwe par exemple, la situation demeure sérieuse. »
« Nous baptisons des milliers de personnes, mais beaucoup d'entre elles sont infectées par le virus, peut être 20 pour cent, » a dit le Dr Alex Llaguno, le directeur du Département de la Santé pour la région.
« L'église doit intensifier ses efforts pour pratiquement renverser la situation, » a dit Dr Llaguno.
Dans le cadre d'une décision prise pour confronter systématiquement les problèmes dans les territoires de cette division (DIS), Rhoda Nthani, un professionnel de santé publique a été présenté en tant que Coordinatrice à temps plein pour les questions de VIH/SIDA dans la région. Elle mettra en œuvre un plan et un règlement stratégiques pour travailler avec la direction locale et mettre en pratique des directives et des programmes déjà établis dans la région subsaharienne de l'Afrique.
En 2001, l'église Adventiste mondiale a établi un centre à Johannesbourg pour le Ministère International Adventiste du SIDA .
« Notre approche consiste à reconnaitre et à promouvoir une approche visant à faire de chaque église Adventiste un centre d'aide pour la communauté, » a indiqué le directeur du centre, Dr Oscar Giordano.
Dr Giordano, assisté de son épouse, Dr Eugenia Giordano, a présenté un programme de formation qui implique des membres du Comite Exécutif de la DIS, il a aussi mené une initiative pour avoir une Déclaration Adventiste sur le VIH/SIDA qui a été adoptée par le groupe. La déclaration inclue un engagement de chaque dirigeant à s'impliquer dans la prévention du VIH/SIDA, et à condamner fermement la discrimination a l'encontre des personnes qui sont infectées et qui vivent avec le VIH. »
Considérant ce que l'église doit confronter, Tsepiso Sesioana, un psychothérapeute professionnel du Lesotho a exprimé sa préoccupation quant au fait que beaucoup de membres d'église continuent de recourir à une attitude de jugement lorsqu'ils sont confrontés à la détresse d'un malade.
« En tant qu'église, nous faisons face à un dilemme, » a dit Sesioana. « Ou peut aller le pasteur s'il est séropositif ? Son ministère sera affecté.
« Il y a un silence dans l'église sur la question du VIH/SIDA, et plusieurs se cachent derrière la ‘droiture dans le comportement' et la moralité. Il faut se pencher sur cette situation » a-t-il ajouté.
Le secrétaire de l'église mondiale, Matthew Bediako, qui assistait aux rencontres était d'accord pour dire que les attitudes dans l'église doivent changer.
« C'est malheureux de voir que nous avons tendance à être très prompts à juger. » a dit pasteur Bediako. « Surtout lorsqu'il s'agit de VIH et de SIDA, nous concluons immédiatement que la victime a été infidèle et par conséquent nous la condamnons. Au lieu de faire preuve de bonté et de compassion dans l'église, nous les évitons, nous ne voulons même pas être près de ces personnes. »
Il faisait référence à une déclaration faite par des femmes du Lesotho, qui ont dit qu'elles ne pouvaient pas se tourner vers leurs église pour recevoir de l'aide parce que les membres ne se sentaient pas concernés par leur situation.
« Cela nous touche, » a dit pasteur Bediako. « Quelle est donc notre mission sur cette terre ? Notre mission est de toucher les gens. Si Christ était sur la terre, de même qu'il a touché les lépreux de son époque, je crois qu'aujourd'hui, non seulement il aurait visité les victimes du SIDA, il les aurait embrassées, il les aurait accueillies en sa présence. »
Pasteur Bediako a lancé un appel à l'église pour qu'elle fasse preuve de compassion et d'amour envers nos frères et sœurs qui sont victimes de cette maladie. »