5 Juin 2014 – Silver Spring, Maryland, Etats Unis…Adventist Review

Image de Karen Porter/ANN

Les leaders et les membres du Comité d’Etude sur la Théologie de l’Ordination (TOSC) mis en place par l’Eglise Adventiste se sont interrogés à haute voix pour savoir si la quatrième et dernière session du groupe tenue sur plusieurs jours, déboucherait sur un consensus au sujet de l’épineuse question de l’ordination des femmes au ministère pastoral.

Un membre du TOSC a fait remarquer de manière pensive au groupe que le mercredi 4 juin correspondait à la Pentecôte dans le calendrier juif. Il espérait, a t-il dit, que le miracle de l’unanimité viendrait conclure le processus d’étude qui dure depuis deux ans, alors même qu’on demandait aux membres de choisir la solution qu’il privilégient, ou « comment aller de l’avant, » sur cette question avec laquelle l’église se débat depuis plus de 25 ans.

Cependant, lorsque le président du TOSC, Artur Stele, a annoncé les résultats d’un sondage informel réalisé avec un groupe d’universitaires, d’administrateurs de l’église, de pasteurs et de laïcs, les données ont permis de faire émerger trois positions, aucune d’entre elles ne retenant une majorité des 95 votes reçus.

Quarante membres du TOSC ont indiqué leur premier choix comme étant la position selon laquelle « Chaque entité responsable de l’appel des pasteurs soit autorisée à choisir d’avoir seulement des hommes comme pasteurs consacrés, ou d’avoir à la fois des hommes et des femmes comme pasteurs consacrés. »

Trente deux membres ont exprimé leur préférence pour une proposition qui affirme la « pratique de l’ordination et du commissionnement uniquement pour les hommes qualifiés à la fonction de pasteur dans l’église mondiale. »

Une troisième option a reçu les faveurs de 22 des participants. Elle indique que « Christ est le seul chef de l’église, » faisant observer qu’il y avait un schéma régulier de leadership masculin, sous la direction du Christ, au niveau de la fonction de pasteur consacré. » Mais ceux qui soutiennent cette option ajoutent également que « nous recommandons que le leadership de la dénomination au niveau approprié soit autorisé à décider, en se basant sur les principes bibliques, si une telle adaptation [permission d’ordonner les hommes aussi bien que les femmes] serait appropriée pour leur région. »

Le président de la Conférence Générale, Ted N.C. Wilson, s’est adressé aux membres du comité après qu’Artur Stele ait annoncé les résultats du sondage. « Alors que nous poursuivons le processus, je demande que nous agissions chacun avec humilité – pas de manière autoritaire ou avec une attitude de domination. » a insisté Ted Wilson. « Nous devrions tout faire dans l’esprit de Jésus. »

Ted Wilson a également remercié les participants pour une déclaration qu’ils ont votée à l’unanimité un peu plus tôt ce jour là. Les membres du TOSC ont voté « d’affirmer qu’en dépit des divergences d’opinion sur le sujet de l’ordination des femmes, les membres du Comité d’Etude sur la Théologie de l’Ordination sont pleinement engagés dans le message et la mission de l’Eglise Adventiste du Septième jour tels qu’exprimés à travers les 28 Croyances Fondamentales. »

« Nous serons très ouverts et justes dans la façon dont nous approchons la gestion de cette question, » a assuré pasteur Wilson au comité alors qu’il décrivait les principales étapes que suivrait l’église au cours des mois à venir.

Plusieurs groupes administratifs au siège de l’église mondiale se pencheront sur le rapport écrit du processus suivi par le TOSC au cours de rencontres qui auront lieu du 16 au 19 juin, a indiqué Ted Wilson ; et ils placeront la question à l’ordre du jour du Concile Annuel de la dénomination qui aura lieu à Silver Spring dans le Maryland du 9 au 14 octobre. Les leaders de la Conférence Générale ont promis de rendre disponible à l’avance tous les documents issus du récent processus d’étude ainsi que des documents supplémentaires pour les plus de 300 membres du Comité Exécutif, lequel décide ce qui sera recommandé à la session quinquennale de la Conférence Générale qui doit se tenir à San Antonio au Texas dans treize mois.

Ted Wilson a indiqué que de multiples présentations seront faites lors des rencontres administratives prévues afin d’aider les représentants de l’église à considérer le sujet ouvertement.

« Les résultats du sondage d’aujourd’hui ne devraient dicter aucune issue pour l’église mondiale, mais on devrait leur accorder leur poids approprié, » a dit le vice-président du TOSC, Geoffrey MBwana, également vice-président de l’église. « Personne ne devrait s’empresser de dire : ‘tout cela est une question très claire.’ Tout ce qui est clair pour le moment est que nous avons de fortes divergences sur la question de l’ordination des femmes au ministère pastoral. » Les dirigeants du TOSC ont considéré le sondage comme un outil d’évaluation pour déterminer si des positions de consensus s’étaient développées au sein du comité.

La tâche du groupe composant le TOSC était d’analyser et d’étudier en profondeur le sujet de l’ordination avec des contributions venant des divisions mondiales de l’église : le comité n’a pas été organisé de manière à représenter proportionnellement l’église mondiale. Une évaluation plus internationale interviendra dans le processus lors du Concile Annuel 2014 et de la session 2015 de la Conférence Générale lorsque les délégués retenus grâce aux provisions faites par la constitution et les règlements de l’église, considéreront la question.

Karen Porter, Secrétaire du TOSC et secrétaire adjointe de l’église mondiale a souligné l’importance de l’étude.

« Ce que nous avons vécu ici pourrait être un schéma important pour l’église mondiale lorsqu’elle devra considérer d’autres questions au niveau international, » a dit Karen Porter. « Nous avons appris deux types de leçons – ce qui marche et ce qui ne marche pas – et nous avons tous bénéficié d’avoir passé tant de jours et d’heures à écouter des gens avec qui nous ne sommes pas nécessairement toujours d’accord. »

Artur Stele a félicité les membres du comité pour l’esprit dans lequel ils ont travaillé alors que le processus d’étude qui s’est étendu sur 24 mois arrivait à son terme. Il a laissé entendre que la quatrième session avait certainement été plus positive par rapport au temps plus important passé dans les comités préalables et dans les groupes de travail plutôt que d’avoir simplement des présentations plénières.

« Bien que nous ayons eu parfois des discussions éprouvantes et difficiles, nous avons développé une certaine camaraderie – un respect mutuel – au cours des deux dernières années, » a t-il dit. Une grande majorité des participants a appris à se faire confiance en priant ensemble, en partageant des repas ensemble et en conversant dans les couloirs. C’est le premier vrai processus d’étude global sur cette question à jamais avoir été entrepris. C’était gratifiant de voir et de ressentir à quel point ce processus unique a permis d’établir une compréhension mutuelle et de meilleures relations. »

Lisa Beardsley-Hardy, directrice du département de l’éducation pour l’Eglise Adventiste mondiale et membre du TOSC, a mis l’accent sur le bénéfice à long terme que l’église récolterait de par le processus d’étude. « Un des plus importants développements pour nous en tant qu’église globale, muti-nationale, était de revisiter notre herméneutique et de réfléchir à la manière dont nous étudions la Bible dans diverses cultures, » a t-elle dit à Adventist Review. « Cette expérience nous a aidé à clarifier ce que nous croyons – et la raison pour laquelle nous le croyons, et nous a aussi amené à nous concentrer sur la façon dont nous poursuivons la mission dans l’unité. »

Alors que la session de mercredi se terminait, Ted Wilson a invité instamment les membres du comité à demeurer confiants quant à l’issue ultime du processus.

« Nous ne voyons peut être pas encore où l’Esprit nous amène sur cette question, » a t-il dit. « Mais nous croyons fermement que Dieu ouvrira la voie pour Son église afin qu’elle accomplisse sa mission. »

Traduction: Patrick Luciathe

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