21 Février 2024 | Mayagüez, Porto Rico | Efraín Velázquez, Séminaire Théologique Adventiste Inter Américain (SETAI)

Dans mon travail en tant qu’archéologue, j’ai pour mission d’analyser les vestiges d’anciennes civilisations. Cela m’a conduit sur les routes poussiéreuses des terres bibliques. J’ai pu moi-même avoir un aperçu de la façon dont les civilisations anciennes ont laissé des artefacts fascinants qui nous coupent encore le souffle. Pourtant, je dois admettre que je suis aussi impressionné par l’art des sculpteurs ou l’ingéniosité des architectes que par les textes fascinants du passé. Des inscriptions que nous pouvons lire sur des papyrus, des parchemins, des tablettes, ou encore sur des murs massifs.

Dans ces écrits sur les civilisations antérieures, on trouve des récits d’expériences de vie de rois, de généraux et de prêtres, mais aussi de paysans, de potiers et de soldats. Lorsque nous les lisons, nous sommes transportés avec notre imagination vers des discussions sur des litiges, des affaires entendues au tribunal, des lettres d’amour ou des demandes d’aide angoissées adressées à des commandants ou à des rois. Avec nos pelles, nous avons récupéré des textes d’hymnes et de poèmes dédiés aux dieux, ainsi que des explications fascinantes sur les origines de l’univers.

En plus de décrire des expériences ordinaires de cette époque, dont beaucoup sont encore courantes aujourd’hui, les versions mésopotamienne, égyptienne et cananéenne rivalisent de diverses manières pour expliquer le but de l’existence humaine. Chacune de ces cultures a conservé des récits qui prétendent répondre à des questions récurrentes sur nos origines et sur la raison pour laquelle les humains sont dans ce monde. Mais qu’est-ce qui fait que la Bible, que nous lisons encore aujourd’hui, soit différente de ces récits anciens sur les cultures passées ? La Bible contient la plupart des genres littéraires cultivés par les civilisations anciennes, comme par exemple les récits, l’histoire, les poèmes, les hymnes, la littérature juridique, liturgique, apocalyptique et prophétique. Mais les Écritures hébraïques sont-elles juste une version de plus parmi toutes celles que nous possédons du Proche-Orient antique ?

Dr Efraín Velázquez lors du Projet de l’Université d’Andrews sur les Plaines de Madaba, en 2007 à Tall Jalul, en Jordanie [Photo : avec l’aimable autorisation d’Efrain Velazquez]

L’ironie est que les grands empires qui nous impressionnent avec leurs palais, leurs temples et leurs monuments funéraires ont disparu dans les sables du passé. Les souvenirs des exploits politiques et militaires se sont évanouis dans la poussière après l’effondrement des ambitions impériales. Puis, il y a un peu plus d’un siècle, nous avons découvert leurs précieux textes sacrés et annales de cour royale. D’un autre côté, le peuple d’Israël, opprimé et « obscur, » conquis par tous les empires depuis l’antiquité jusqu’aux temps modernes, a préservé ses souvenirs et a survécu parmi les nations. Leur puissance et leur résilience ne résidaient pas dans les épées ou les machines de guerre. Leurs batailles étaient menées avec des encriers et des parchemins. Leur Livre les a préservés pendant des siècles et leur héritage a été conservé dans le christianisme biblique. Qu’est-ce qui rend leur livre différent ?

La Bible, un livre incomparable

Beaucoup dans ma discipline ont affirmé qu’Israël était juste un autre peuple, un parmi tant d’autres qui existaient dans le passé. Selon cette explication, leurs écrits religieux étaient une tradition parmi tant d’autres qui coexistaient dans l’Antiquité, une tradition qui a été soigneusement organisée par plusieurs couches de modifications et de réécritures. La vérité c’est que jusqu’en 1947, la plus ancienne version hébraïque des Écritures datait d’environ mille ans après Jésus-Christ. Cela représentait un obstacle sérieux pour ceux du monde moderne qui défendaient le caractère unique d’Israël. L’archéologie a cependant révélé que la Bible est effectivement ancienne et qu’elle est restée la même au fil des millénaires. C’est un fait qui met en lumière l’idée que, quelque part, il doit s’agir d’un livre unique.

La recherche scientifique dans la région de la Mer Morte a commencé après que des pilleurs aient réussi à récupérer des centaines de fragments de la Bible hébraïque issus de fouilles illégales et à les vendre au marché noir. Certains rouleaux trouvés en Palestine datent du IIIème siècle avant J.C. Cette découverte a secoué le monde universitaire et a conduit à réécrire plusieurs livres sur l’origine de la Bible.

Efraín Velázquez travaille sur un site d’enterrement humain dans une ville ammonite en l’an 2000, à Tall Jalul, en Jordanie, dans le cadre du Projet de l’Université d’Andrews sur les Plaines de Madaba. [Photo : avec l’aimable autorisation d’Efrain Velázquez]

Il existe des centaines de grottes sur les rives de la Mer Morte. Dans la région appelée Qumran, des Juifs pieux avaient caché des dizaines de copies des Écritures peu avant la destruction de Jérusalem en 70 après J.-C. Il est étonnant de constater qu’il n’y a pas de variations significatives entre nos Bibles et les copies découvertes à Qumran. Cela permet à la Bible de se démarquer comme étant un livre spécial, car il confirme son antiquité et la fidélité avec laquelle elle a été préservée à travers les siècles.

La Bible et moi

Je dois admettre que lorsque je réfléchis à l’exactitude des Écritures, ce ne sont pas les preuves archéologiques qui m’ont le plus impressionné. Ce ne sont même pas ses prophéties, même si elles m’ont profondément marqué. Les effets que la lecture de la Bible a eu sur ma vie m’ont amené à comprendre que la Bible n’est pas simplement un livre comme les autres.

Étant donné que j’ai creusé pour la découvrir vérité, j’ai eu la satisfaction de reconnaître des lieux, des artefacts, des bâtiments et des paysages qui me relient aux récits bibliques. Comme j’ai étudié l’histoire, j’ai pu constater que ce que les prophètes avaient prédit s’est réalisé. Cependant, prenant conscience des effets de la paix, de l’absence de culpabilité, de la transformation, de la sécurité et de l’espérance, je ne peux nier l’origine divine de la Bible. Je suis poussé à reconnaître que « Dieu… à plusieurs reprises et de plusieurs manières, a parlé à nos pères par les prophètes, » (Hébreux 1 : 1). La Bible est la Parole de Dieu, comme Il l’a lui-même déclaré. Je le crois par la foi. « La foi est une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas » (Hébreux 11 : 1). Il ne s’agit pas d’une une foi aveugle. En grec, elegxos est utilisé en termes de conviction (preuve). La foi ne s’obtient pas avec l’archéologie, car c’est un don de Dieu. Comment cette foi peut-elle être nourrie ? « Ainsi la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ » (Romains 10 : 17).

Efrain Velázquez est le président du Séminaire Théologique Adventiste Inter Américain dont le siège se trouve à Mayagüez, à Porto Rico.

 

Traduction: Patrick Luciathe

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