Décrit comme « proactif » et « ouvert », le document tente de répondre aux défis actuels en matière de doctrine.

16 Avril 2024 | Silver Spring, Maryland, États-Unis | Marcos Paseggi, Adventist Review

Le 10 avril, les membres du Comité Exécutif de la Conférence Générale (GC EXCOM) ont voté d’approuver un document qui cherche à apporter un soutien aux pasteurs, aux enseignants et aux membres d’église adventistes du septième jour dans leurs démarche visant à répondre aux défis théologiques et doctrinaux actuels.

Le vote a eu lieu lors de la deuxième et dernière journée de la Rencontre de Printemps au siège de l’Église adventiste à Silver Spring, dans le Maryland, aux États-Unis.
Ted N. C. Wilson, président de la Conférence Générale, a reconnu que la raison-d’être de ce document est d’offrir « une initiative visant à endiguer la marée, à arrêter la dérive, à aider à réduire le glissement des membres d’église, des enseignants, des pasteurs, de nous tous qui sommes tentés, d’une façon ou d’une autre, d’adopter une compréhension non biblique des vérités auxquelles nous nous accrochons fermement. »

Par exemple, Ted Wilson a énuméré « la croyance selon laquelle, d’une manière ou d’une autre, mes proches qui sont morts sont au paradis, » ou « le fait de ne pas être sûr que le Saint-Esprit ou même le Fils de Dieu sont de toute éternité, » ou « dire que je ne suis pas sûr qu’Ellen White soit vraiment un prophète. »

Mikhaul F. Kaminskiy, président de la Division Eurasienne, partage son point de vue pendant la discussion du mercredi 10 avril lors de la Rencontre de Printemps de la Conférence Générale. [Photo : Enno Müller, Adventist Review]

Après l’introduction de Ted Wilson, Michael Ryan, assistant du président de la Conférence Générale pour les projets spéciaux, a donné quelques éléments de contexte et le calendrier qui ont conduit à l’inclusion du document comme point à l’ordre du jour de la Rencontre de Printemps 2024. Il a reconnu que sa raison-d’être était la prise de conscience de l’existence de certains « domaines de préoccupation, où il y a un certain dérapage dans la manière biblique de comprendre certaines doctrines adventistes. »

Michael Ryan a expliqué comment, lors d’une série de rencontres des administrateurs de division de la Conférence Générale qui se sont tenues du 30 septembre au 2 octobre 2023, les dirigeants ont discuté et se sont demandé : « Que pouvons-nous faire à ce sujet… pour que ces vérités ne soient pas seulement présentées devant notre peuple mais qu’elles soient aussi proclamées au monde ? » Il a expliqué que trois sous-comités ont travaillé pour commencer à proposer des moyens de traiter ces problèmes. Le travail de ces sous-comités « n’est pas la fin, mais il sera un début par lequel nous pourrons avoir une compréhension claire parmi nos membres d’église et dans chaque lieu, dans chaque entité, et nous pourrons également avoir un message clair que nous proclamerons au monde, » a dit Michael Ryan.

En même temps, a ajouté Michael Ryan, « nous pouvons célébrer le fait que les dirigeants présents dans cette salle… désirent ardemment ce que la Bible et l’Esprit de Prophétie ont demandé à l’Église de faire, et je loue le Seigneur pour ce type de leadership. »

G. Alexander Bryant, président de la Division Nord-Américaine, commente un document qui cherche à apporter un soutien aux pasteurs, aux enseignants et aux membres d’église adventistes du septième jour dans leurs efforts visant à répondre aux défis théologiques et doctrinaux actuels. [Photo : Enno Müller, Adventist Review]

Conférences mondiales sur la Bible et la mission

Un premier sous-comité a recommandé l’organisation de conférences mondiales sur la Bible et la mission qui encouragent les pasteurs, les anciens, les théologiens et les enseignants à proclamer la vérité biblique aux membres d’église, aux étudiants et au monde.

Le sous-comité a recommandé que l’Institut de Recherche Biblique, sous la direction du Comité de la Conférence Mondiale sur la Bible et la Mission, prenne la direction de l’organisation de ces conférences. Il a également recommandé que les organisateurs du programme préparent des présentations vidéo dans les principales langues, avec des liens permettant de faire des commentaires, de poser des questions et de recevoir des réponses, entre autres initiatives.

Contenu Mondial et proclamation par les médias

Un deuxième sous-comité s’est concentré sur la production de contenu mondial et sur la proclamation par les médias, et a recommandé la production de contenu imprimé et numérique pour atteindre tous les segments de l’Église. L’objectif est « d’aborder les questions doctrinales et théologiques urgentes liées à l’autorité de l’Écriture et à la fiabilité de notre interprétation prophétique adventiste du septième jour. »

Entre autres initiatives, ils ont recommandé un manuel sur le don prophétique, un livre sur le thème de la Sola Scriptura (« l’Écriture Seule ») et un volume spécial sur l’interprétation de la Bible.

Tom Lemon, vice-président général de la Conférence Générale, en réponse à un document soumis au groupe, suggère que l’Église devrait mettre l’accent sur l’encouragement apporté aux pasteurs et aux enseignants dans leur travail. [Photo : Enno Müller, Adventist Review]

Renforcer l’éducation religieuse et théologique

Le troisième sous-comité a travaillé sur des recommandations visant à renforcer l’éducation théologique officielle, la formation continue des pasteurs et l’éducation religieuse des membres. Les dirigeants ont expliqué que cela représentait un besoin urgent car les recherches révèlent des tendances quelque peu négatives concernant l’attachement des membres à des croyances telles que les écrits prophétiques d’Ellen G. White, le jugement investigatif, la Trinité, une création en six jours littéraux et l’Église adventiste du septième jour en tant qu’église du reste. « Elles montrent également une augmentation dans la croyance que les morts sont au paradis et qu’il est acceptable d’aller consulter un sorcier, » ont-ils déclaré.

Entre autres initiatives, le troisième sous-comité a recommandé des moyens de susciter un personnel enseignant adventiste engagé pour l’avenir, en développant des critères clairs pour le recrutement des professeurs qui enseignent la religion et la théologie, et en révisant les éléments clés du programme pour les cours de religion. Il a également souligné la consolidation du travail du Conseil International de l’Enseignement Pastoral et Théologique (IBMTE) et d’autres entités pour soutenir l’enseignement théologique sur leurs territoires.

S’attaquer à un problème

Lorsque l’auditoire a eu la possibilité de faire des commentaires, Harold Butler, membre du GC EXCOM, a été le premier à réagir à propos du document présenté. « En tant que laïc, lorsque je parle à d’autres laïcs… leur principale préoccupation est le glissement qui se produit au sein de l’Église adventiste du septième jour, » a-t-il déclaré, s’exprimant via la plateforme de vidéoconférence Zoom. « Et je suis très heureux de cette initiative car elle répond à la question : que fait l’Église face à ce glissement ? »

Ella Simmons était du même avis. « Je suis vraiment ravie de parler de ce point, », a-t-elle déclaré. « Pendant des années, les responsables de l’éducation ont exprimé leurs inquiétudes à ce sujet de manière anecdotique. Mais les données ont apporté la preuve tangible qui justifient cet ensemble de recommandations. Je suis vraiment contente et je loue Dieu pour le travail qui a été fait. »

Ginger Ketting-Weller, présidente de l’Institut International Adventiste d’Études Avancées, exprime sur zoom son soutien et certaines préoccupations. Elle recommande d’inclure les éducateurs dans les discussions sur les règlements et sur la manière de mettre en œuvre certaines des recommandations faites par les sous-comités. [Photo : Enno Müller, Adventist Review]

Dans le même temps, Ella Simmons et d’autres après elle ont suggéré d’inclure l’enseignement scientifique dans le cadre de cette emphase renouvelée sur les croyances basées sur la Bible.

Oublier notre histoire ?

« Je suis ravie que cette mesure ait été prise, » a déclaré Andi Hunsaker, membre du GC EXCOM et présidente des Adventistes Laïcs des Services et Industries (ASi), faisant référence à l’accent renouvelé sur l’éducation des membres d’église. En même temps, Andi Hunsaker se demande si certains des défis actuels de l’Église adventiste ne proviennent pas uniquement d’un manque de connaissances. « Une partie du problème vient du fait que nous, en tant que peuple, avons oublié notre histoire. Si nous ne nous souvenons pas de notre histoire, nous perdons notre identité, et si nous n’avons pas notre identité, laquelle définit notre mission, notre objectif et notre raison-d’être, nous, en tant qu’église, continuerons à commettre les mêmes erreurs, » a dit Andi Hunsaker.

David Trim est sur la même longueur d’onde. « Je voudrais saluer le travail des [comités] et appuyer les recommandations, » a-t-il déclaré, « mais je voudrais plaider pour que le travail n’inclue pas seulement des théologiens mais aussi des historiens.… L’histoire est cruciale et façonne notre théologie aujourd’hui. »

Plus qu’un problème théologique

Le président de la Division Nord-Américaine, G. Alexander Bryant, a déclaré qu’il appréciait « l’approche large que nous adoptons dans ce domaine. » Il a ajouté : « J’espère que cela ne restera pas bloqué uniquement au niveau de l’enseignement théologique officiel, car je pense que notre défi est plus grand que cela. »

Tom Lemon, un vice-président général de la Conférence Générale, a déclaré qu’il apportait son soutien au document. Il a également suggéré que l’Église évite de l’utiliser pour blâmer les pasteurs ou les enseignants. Selon lui, lorsque le document sera remis, l’accent devrait être placé sur l’idée « d’encourager nos pasteurs et d’encourager nos enseignants. Je suis totalement en faveur des encouragements, » a souligné Tom Lemon.

Le directeur de l’Institut de Recherche Biblique, Elias Brasil de Souza, explique aux membres du Comité Exécutif de la Conférence Générale que le document faisant l’objet de la discussion aborde les tendances qui sont à l’horizon et permet à l’Église d’être proactive. [Photo : Enno Müller, Adventist Review]

Diverses positions sur la question

Mark Finley, également assistant du président de la Conférence Générale pour les projets spéciaux, a déclaré qu’il appréciait « l’esprit du document et l’esprit des discussions que nous avons eues. » Mark Finley a ajouté que les discussions « étaient ouvertes, honnêtes » et que le document « est rédigé d’une manière qui permet d’embrasser plutôt que de repousser. »

Mark Finley a également souligné que la mission adventiste dépend vraiment de son message. « S’il y a une érosion de la confiance dans certaines de nos croyances fondamentales, cette érosion affectera d’autres croyances, » a-t-il prévenu.

Sur une note différente, Ginger Ketting-Weller, présidente de l’Institut International Adventiste d’Études Avancées (AIIAS), a dit que même si elle soutenait de tout cœur la préoccupation qui a motivé le document, elle ne pouvait pas dire qu’elle soutenait la solution proposée dans la section traitant des institutions éducatives. Elle a suggéré d’inclure les éducateurs dans les discussions sur les règlements et sur la manière de mettre en œuvre certaines des recommandations faites par les sous-comités. En disant cela, Ginger Ketting-Weller était sur la même ligne que la directrice de l’éducation de la Conférence Générale, Lisa Beardsley-Hardy, qui avait précédemment demandé des éclaircissements sur certains aspects concernant la gouvernance et la gestion des établissements d’enseignement et leur relation avec le document présenté.

Mais pour Elias Brasil de Souza, directeur de l’Institut de Recherche Biblique, la raison d’être du document est claire. « Nous voyons des tendances se profiler à l’horizon et nous devons être proactifs, » a-t-il déclaré. « Ce document se veut proactif. »

Après plus de deux heures et demie de présentations et de discussions, les membres du GC EXCOM ont voté « d’approuver les recommandations du Comité de Pilotage des Recommandations du GCDO telles que présentées, » 125 voix contre 29.

Traduction: Patrick Luciathe

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