Un portrait artistique d’Ellen G. White. [Les photos ont été prises par James Botha, David Neal et Vanesa Pizzuto]

Un symposium sur Ellen G. White honore le passé et accueille le présent afin de façonner l’avenir.

Le 6 mai 2024 | David Neal et Vanesa Pizzuto, tedNEWS

Le Symposium sur Ellen G. White « Comprendre Ellen G. White et son don prophétique » s’est tenu sur le campus du Collège Newbold d’éducation supérieure à Bracknell, en Angleterre, du 19 au 21 avril derniers.

Il a intentionnellement été organisé pour le 50e anniversaire du premier Centre de recherche européen sur Ellen G. White. « Ce centre est très spécial, car il est le premier avoir été établi à l’extérieur de l’Amérique du Nord, et il est devenu le modèle des 19 autres centres de recherche qui existent maintenant dans le monde entier », a dit Audrey Andersson, vice-présidente à la Conférence générale et présidente du conseil d’administration de l’Ellen G. White Estate.

Merlin D. Burt a parlé de l’amour de Dieu tel qu’Ellen White le comprenait. « Connaissez-le, croyez-y et faites-en l’expérience. » [Les photos ont été prises par James Botha, David Neal et Vanesa Pizzuto]

D’abord établis avant l’arrivée de l’internet, les centres de recherche offrent un accès à des documents cruciaux, à des artéfacts et à des livres. « Leur importance s’est ensuite transformée, car les centres favorisent la recherche adventiste et l’exploration de notre histoire », a expliqué Mme Andersson. Rory Mendez, directeur du Centre de recherche White situé sur le campus de Newbold, a exprimé les mêmes sentiments que Mme Andersson, décrivant le centre comme une plateforme pour l’engagement universitaire, la participation intergénérationnelle et la facilitation d’une meilleure compréhension du parcours de l’Église adventiste.

Le symposium, financé par la Division transeuropéenne (TED), a attiré un auditoire diversifié de 800 à 1 000 participants, dont des pasteurs, des administrateurs, des enseignants et des membres de tout le territoire de la TED. Parmi les plus jeunes d’entre eux, il y avait un groupe d’Explorateurs missionnaires écossais de Glasgow, présents comme exigence pratique pour leur distinction de « Messager de Dieu ».

Comment ne pas lire Ellen White aujourd’hui

Travaillant sur l’une des difficultés particulières pour comprendre Ellen White aujourd’hui, Jan Barna, professeur principal de théologie biblique et systématique ainsi que chef de recherche à Newbold, a clarifié le fait que, comme Ellen White a écrit dans une culture, à une époque, dans une langue et avec une vision du monde différentes de celles que nous avons actuellement, il faut « interpréter » ce qui est écrit afin de bien comprendre l’intention de l’auteure.

« L’intervalle historique et culturel se situe entre environ 100 et 170 ans, a expliqué M. Barna, mais compte tenu de la façon dont l’humanité a changé, ne serait-ce qu’au cours des 50 dernières années, le manque à combler est énorme. Et ceci ne concerne que l’aspect historico-culturel. » Il demande donc à ce que nous « soyons très prudents » lorsque nous tentons d’interpréter ce qu’Ellen White a partagé avec nous.

Jan Barna se soucie du fait que, pour acquérir une compréhension intelligente des écrits d’Ellen White, une interprétation est nécessaire. [Les photos ont été prises par James Botha, David Neal et Vanesa Pizzuto]

Bien que certains puissent mal interpréter la nécessité d’interprétation et le voir comme un motif suspect, M. Barna insinue exactement le contraire. « Il s’agit d’une reconnaissance herméneutique que la personne derrière le texte devrait être considérée avec le plus grand des respects par une volonté sincère d’explorer, dans le cas de l’expérience de vie d’Ellen White, le contexte, le système de croyances, la vision du monde et la langue, y compris la prise au sérieux des suppositions fondamentales avec lesquelles elle dit écrire ce qu’elle écrit. »

Son appel : « Attendez-vous à entendre la voix prophétique de l’auteure et de ses textes, et faites-le sur les conditions d’Ellen White elle-même plutôt que sur les conditions du lecteur. »

L’incarnation même d’une femme prophète

Kevin Burton, directeur du Centre de recherche adventiste de l’Université Andrews, à Berrien Springs, au Michigan, a présenté un atelier intitulé « Ellen G. White: Literary Source and Gender » (« Ellen G. White : source littéraire et sexe »). Dans ce qui s’est avéré être l’une des présentations portant le plus à la réflexion, M. Burton a exploré le rôle d’Ellen White comme prophète féminine et la façon dont les biais sur le sexe ont influencé la perspective de ceux qui ont émis des critiques à son endroit comme de ceux qui se sont portés à la défense de son œuvre. 

Il a fait la remarque suivante : « Les membres des deux camps ont une chose en commun : leur perception de la féminité d’Ellen White comme étant problématique. » Il a expliqué que ses défenseurs prennent souvent, à tort, sa fragilité pour preuve de ses capacités prophétiques, alors que ses critiques ont tendance à attribuer ses visions à diverses maladies, comme l’hystérie et le trouble de la personnalité histrionique (TPH), usant de diagnostics rétrospectifs peu fiables.

« Chaque aspect de la vie d’Ellen White, y compris ses visions, a été arbitré par sa féminité », a dit M. Burton, encourageant son auditoire à considérer ce que cela impliquerait que d’aborder son œuvre avec honneur et respect pour le fait qu’elle était une femme.

Audrey Andersson (au centre de la première rangée), présidente du conseil d’administration de l’Ellen G. White Estate, entourée des présentateurs et des dirigeants invités de partout sur le territoire de la Division transeuropéenne. [Les photos ont été prises par James Botha, David Neal et Vanesa Pizzuto]

Kevin Burton a conclu sa présentation en démolissant le mythe selon lequel Ellen White était « le dernier choix de Dieu » et qu’elle n’a été choisie que parce que deux hommes ont refusé l’appel avant elle. « Toute cette histoire est un mythe », a-t-il raisonné. « William Ellis Foy n’a pas refusé de partager ses visions. Il les a publiées et partagées, poursuivant son ministère tout au long de sa vie. » Concernant Hazen Foss, il a indiqué que les renseignements sur lui sont limités. L’idée selon laquelle il aurait refusé l’appel vient d’une lettre écrite par Ellen White dans laquelle elle aborde ce sujet. Cependant, « elle n’affirme jamais qu’Hazen Foss a reçu la même vision qu’elle. Elle ne fait que citer ses paroles. »1

En montrant le manque de preuve historique pour appuyer cette théorie, il a dit ceci : « Il est insensé de croire qu’elle était le dernier choix de Dieu, et de lier cette idée à son sexe et sa féminité est lamentable… Au contraire, j’aurais davantage tendance à penser que Dieu l’a choisie précisément parce qu’elle était une femme… pour nous faire comprendre aujourd’hui qu’il y a égalité entre les sexes. » 

Un problème facile à résoudre

Lorsqu’on lui a posé des questions sur les difficultés qu’implique l’interprétation des écrits d’Ellen White, Mme Andersson a répondu que « les gens ne lisent simplement pas les écrits d’Ellen White ». Elle a proposé une expérience : « Prenez quelque chose de simple comme [le livre] Vers Jésus et lisez-en une petite partie chaque jour… Il vous rapprochera de la Bible. »

  1. Mendez a aussi souligné le fait que les œuvres de MmeWhite révèlent une image plus claire de l’amour de Dieu. « La série sur la grande controverse commence et se termine par les mots “Dieu est amour”.2 Voilà qui résume le message global de ses écrits. » 

Façonnement du passé, direction du présent et inspiration de l’avenir 

En repensant au symposium, Daniel Duda, président de la TED, a dit ceci : « Nous sommes reconnaissants pour la façon dont Dieu a utilisé Ellen White pour bénir le mouvement adventiste. Lors de ce symposium, nous avons eu la chance d’explorer l’héritage durable d’Ellen White, son impact profond sur la spiritualité, l’éducation et la santé. Elle a non seulement façonné le passé de notre Église, mais elle continue de nous guider au moment actuel et à inspirer notre avenir. Si, dans notre vie, il n’y a pas d’avancement, alors quelque chose ne va pas du tout. Si, dans notre vie, il n’y a pas d’avancement, alors nous ne sommes pas dirigés par l’Esprit. Car là où se trouve l’Esprit de Dieu, il y a une liberté d’avancer; les gens sont libres d’apprendre et de désapprendre. Nous devenons des porteurs d’espoir, et voilà ce dont notre société européenne a besoin aujourd’hui. »

La version originale de cet article a été publiée par tedNEWS.

Traduction : Marie-Michèle Robitaille

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  1. Voir, par exemple, la Lettre 37 du 22 décembre 1890, Ellen White à Mary Foss (Letters and Manuscripts, Vol. 6 [1889–1890]).
  2. La série de livre sur la grande controverse d’Ellen White est composée de Patriarches et prophètes, de Prophètes et rois, de Jésus-Christ, de Conquérants pacifiques et de La tragédie des siècles.

Pour en savoir plus : https://adventistreview.org/news/still-a-prophetic-voice-in-europe/

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