Le Congrès mondial de l’aumônerie adventiste célèbre ses quarante ans avec un appel à servir

Un programme à Saint-Louis, dans le Missouri, réunit des centaines d’aumôniers ainsi que leurs conjoints.

3 Juillet 2025 | Saint-Louis, Missouri, États-Unis | Dyhann Buddoo-Fletcher, Actualités de la Division Inter Américaine et Adventist Review

Avec des prières solennelles, des cantiques passionnés et un appel pressant à « achever la course dans la joie, » le 4ème Congrès Mondial de l’Aumônerie Adventiste s’est officiellement ouvert le lundi 30 juin autour du thème : « La Réponse d’un Aumônier dans un Monde en Crise. » Tenu à Saint-Louis, dans le Missouri, ce rassemblement mondial a réuni 482 aumôniers adventistes du septième jour reconnus et 125 conjoints, afin de réfléchir à quatre décennies de ministère d’aumônerie et de répondre aux besoins spirituels urgents d’un monde en pleine tourmente.

Inspiration venant d’une vision sincère

Dans son discours d’ouverture, Ivan Omaña, directeur des Ministères de l’Aumônerie Adventiste à la Conférence Générale, a donné le ton profondément spirituel du programme, attirant l’attention des participants sur la croissance et la constance. « Je veux que vous m’entendiez vous dire ceci, chers dirigeants », a-t-il dit pour commencer. « Votre leadership, votre dévouement, votre ténacité et votre engagement en tant qu’aumôniers et pasteurs ont rendu possible ce rassemblement mondial. La croissance qu’a connu ce ministère au cours des quatre dernières décennies est le résultat de votre mentorat et du fait que vous croyez dans notre ministère de l’aumônerie. Le partenariat avec vous a été le pilier de notre mission collective. »

Il a ensuite abordé les réalités urgentes auxquelles est confrontée la communauté mondiale. « Nous nous réunissons à un moment de l’histoire où les guerres font rage, les divisions politiques s’accentuent, l’incertitude économique menace et les souffrances personnelles s’intensifient, des camps de réfugiés au Moyen-Orient aux salles des urgences qui sont surpeuplées, des établissements pénitentiaires aux campus universitaires. La crise n’est plus l’exception. C’est la norme. Et dans cette tempête, mes chers aumôniers, Dieu nous a appelés, vous et moi, à être sa présence vivante, » a-t-il déclaré.

Ivan Omaña a souligné le fait que les aumôniers servent en tant que réponse incarnée de Dieu face aux crises. « Le monde souffre, » a-t-il déclaré. « Et dans cette tempête, Dieu nous a appelés, vous et moi, à être sa présence vivante, pas seulement des pasteurs derrière la chaire, mais des ministres qui arpentent les couloirs des hôpitaux, visitent les cours des prisons et accompagnent les survivants traumatisés. »

Il exerce son ministère d’aumônier pour servir avec compétence, engagement et compassion, s’inspirant des Écritures et de l’abnégation dans le service dont ont fait preuve les premiers pionniers adventistes.

« Les aumôniers sont le bras professionnel du ministère qui portera l’Église jusqu’à la fin des temps, » a déclaré Ivan Omaña. « Nous sommes l’Église déployée. »

« Rien de tout cela ne me touche »

La soirée a vu l’intervention d’un orateur pour la dévotion, le brigadier-général Andrew Harewood, aumônier, qui a présenté un message basé sur Actes 20, sur le thème « Une Mission, un Ministère, un Message. »

Revenant sur plus de 30 ans d’aumônerie militaire, dont des déploiements en Irak et en Afghanistan, Andrew Harewood a témoigné de l’importance de la foi, de la résilience et du leadership spirituel.

Paul a dit : « Rien de tout cela ne me touche. » Et telle doit être notre attitude aujourd’hui, » a déclaré Harewood. « Les aumôniers doivent diriger avec l’âme, prêcher toujours, mais n’utiliser la parole que lorsque c’est nécessaire. »

Il a appelé les participants à rejeter la passivité et à adopter le courage spirituel. « Dans le leadership, il est question d’être avant de faire, » a-t-il déclaré. « Ne vous battez pas contre les corbeaux ; continuez simplement à vous élever. »

Andrew Harewood a conclu par un appel qui a eu un profond écho auprès de l’assemblée : « Il nous faut être guéris avant de pouvoir guérir. »

Dans la Division Inter Américaine

Chaque division de l’Église mondiale a une approche et un niveau de développement particuliers quand il s’agit de ses aumôniers, ont expliqué les dirigeants. « Nous avons 125 personnes présentes à ce congrès qui viennent de la [Division Inter Américaine] a indiqué Hiram Ruiz, directeur des ministères de l’aumônerie de la DIA et aumônier agréé par l’ACM. « Ce total comprend à la fois les délégués et les aumôniers participants. »

Hiram Ruiz a ajouté que la DIA dispose d’un programme d’aumônerie bien établi, avec plus de 280 aumôniers participant à des formations pastorales cliniques et éducatives. « Le rôle de l’aumônier a été réaffirmé non seulement au sein des institutions, mais aussi dans les secteurs gouvernementaux dans la DIA, » a dit Hiram Ruiz. « Par exemple, en Colombie et en Jamaïque respectivement, un aumônier adventiste sert au Secrétariat, un autre dans un établissement hospitalier non adventiste. »

Sur les 35 intervenants au 4ème Congrès Mondial de l’Aumônerie, six venaient de la DIA, a précisé Hiram Ruiz.

Première participation des conjoints

Pour la première fois, les conjoints des aumôniers ont participé au Congrès Mondial de l’Aumônerie. Un programme spécial a mis à l’honneur leur rôle dans le soutien apporté au ministère ; il y a eu aussi une action missionnaire organisée le mardi 1er juillet 2025 à l’église adventiste du septième jour Agape, où ils ont distribué des fournitures essentielles aux habitants touchés par la tornade.

« Nous portions nos chemises bleues et nos chaussures confortables, nous avons retroussé nos manches, nous étions les mains de Jésus, » a déclaré Debra Anderson, épouse de Paul Anderson, aumônier de la marine américaine à la retraite.

Joyce Johnson, épouse de Washington Johnson, directeur de l’aumônerie de la Division Nord Américaine, a annoncé un séminaire mercredi intitulé « Prendre Soin de l’Aidant, » afin de soutenir les familles des aumôniers sur les plans émotionnel et spirituel.

Le Congrès Mondial de l’Aumônerie comprenait également des services de culte, des sessions de développement professionnel axées sur l’Éducation Pastorale Clinique (CPE), les soins en cas de traumatisme, l’éthique militaire et la gestion des crises. Parmi ces activités, on compte de nouvelles initiatives de CPE dans les territoires francophones et lusophones, ainsi que des programmes de témoignage et de réseautage qui mettent en lumière le rayonnement croissant de l’aumônerie adventiste, ont indiqué les organisateurs.

L’aumônerie adventiste du septième jour a été créée en 1985 avec seulement sept aumôniers officiellement reconnus ; le ministère a été lancé par la Conférence Générale sous la direction de Charles D. Martin, selon des sources de la Conférence Générale. « Ce qui a débuté comme une initiative modeste visant à proposer un accompagnement spirituel dans les milieux militaires, sanitaires, pénitentiaires et éducatifs s’est développé pour devenir un ministère mondial, » peut-on lire. « Aujourd’hui, des centaines d’aumôniers formés et agréés qui servent dans toutes les divisions mondiales, offrant un soutien professionnel et bienveillant partout où crise et mission se rencontrent. »

Traduction: Patrick Luciathe