Pourquoi les prophéties sont-elles importantes pour les adventistes du septième jour?

Le 16 juillet 2023 | Sikhululekile Daco, Adventist Review Ministries

Est-ce possible d’être si fasciné par les énigmes des prophéties bibliques qu’elles deviennent une terrible obsession? Comme pour toutes choses, oui, c’est possible! Les chiffres, les calculs, les faits historiques et même les spéculations peuvent absorber notre attention au point de nous faire perdre de vue le sens plus large du message prophétique. Une fixation excessive sur les dates et les noms peut aussi devenir une source d’orgueil et remplacer la sincère chrétienté.

En revanche, l’ignorance de notre identité prophétique engendre la confusion. Pourquoi avons-nous adopté certains standards et pratiques de vie? Pourquoi mettons-nous l’accent sur certaines doctrines? De quelle manière devons-nous nous intéresser au monde? Ce numéro de magazine porte sur la façon dont nous communiquons avec le monde.

[Une photo d’Emmanuel Phaeton/Unsplash]

Au début des années 1800, notre mouvement adventiste est né d’une vive exploration des Écritures sacrées et de leurs énoncés prophétiques. Ensuite, à l’aube de la grande déception de 1844, les croyants adventistes ont découvert leur unique mission dans les prophéties de l’Apocalypse. En fait, les premiers adventistes ont découvert que même leur expérience de déception avait été annoncée dans Apocalypse 10, confirmant ce qu’ils venaient de vivre. Au fil des ans, les prophéties ont continué de diriger et de façonner l’identité et la mission du mouvement adventiste du septième jour.

Les événements du monde nous appellent de temps à autre à réévaluer notre compréhension des vérités prophétiques. Pensons, par exemple, à la façon dont la signature du traité de Maastricht, en 1992, a, chez beaucoup d’entre nous, suscité de l’espoir pour l’unification de l’Europe ainsi que des doutes sur la véracité de Daniel 2. Puis, incroyablement, le 31 janvier 2020, le Royaume-Uni est devenu la première nation souveraine à se retirer de l’Union européenne, brisant l’espoir autrefois allumé tout en confirmant notre confiance aux prophéties bibliques. On peut se demander quels investissements et quelles stratégies à long terme auraient pu être (ou ont été) affectés, en 1992, par une confiance en l’interprétation de Daniel 2.

Aujourd’hui, le portrait mondial est caractérisé par la peur. La peur du terrorisme. La peur des pandémies. La peur de l’extinction ethnique. La peur des effets du déclin de la moralité dans la société. La peur des effets de la montée du dogmatisme. La peur de ce que l’on sait et la peur de l’inconnu. Toutes ces craintes en ont mené certains à réinterpréter notre compréhension des prophéties, particulièrement celles que l’on retrouve dans les livres de Daniel et de l’Apocalypse. Les affiliations politiques, les préjugés qui n’en finissent plus et les nouvelles idéologies se superposent à notre compréhension autrefois établie ou la sapent carrément. Mais que pourrait plutôt être notre témoignage chrétien si nous manifestions une confiance en la véracité des événements prédits dans les pages des Écritures? Comment devons-nous réagir aux tendances politiques chrétiennes? Et quel est notre rôle en tant que mouvement prophétique en ces temps de la fin?

Notre compréhension des prophéties bibliques, en tant qu’adventistes du septième jour, est ce qui nous oriente. Elle nous dit où nous sommes dans l’histoire du monde et nous assure que nos épreuves et nos difficultés n’étonnent en rien notre Dieu omniscient. Même si la peur afflige tout le monde qui nous entoure, elle ne trouve aucune place dans le cœur de ceux dont la confiance est ancrée dans le Dieu des saintes Écritures : le Dieu qui a promis à Adam et à Ève qu’il écraserait la tête du serpent même si cette action devait lui blesser le talon; le Dieu qui a dit à Abraham que ses descendants seraient étrangers et esclaves dans un autre pays pendant 400 ans; le Dieu qui, par Jérémie, a prédit qu’Israël passerait 70 ans sous le joug de la captivité babylonienne; le Dieu qui a annoncé qu’après le règne de l’Empire romain, les pays d’Europe ne seraient plus unis les uns aux autres.

Lorsque nous acceptons le Dieu des prophéties bibliques comme notre Dieu, nous pouvons adopter une confiance impénétrable dans nos échanges avec le monde, témoignant notre profonde tristesse quant à l’extrême méchanceté du mal, mais ne la laissant pas pour autant nous perturber. Nous connaissons aujourd’hui les grandes lignes de ce qui nous attend. Notre chrétienté ne peut, dans ce cas, être le reflet d’un monde dans le doute ou la noirceur. Nous avons un appel prophétique.

Nous sommes un peuple prophétique.

Sikhululekile Daco est une adjointe à la rédaction chez Adventist Review Ministries.

Traduction : Marie-Michèle Robitaille

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