7 novembre 2005, Bulawayo, Zimbabwe… (Taashi Rowe/ANN)
Connue dans tout le Zimbabwe et l’Afrique pour avoir empêché aux équipes rivales de marquer des buts, l’équipe de football Amazulu a été arrêtée dans sa course. L’équipe également bien connue pour sa politique de non-participation aux jeux les samedis — le Sabbat de la Bible pour le propriétaire de l’équipe Delma Lupepe — a occasionné vendredi dernier son expulsion de la ligue de footbal « Zimbabwe’s Premier Soccer League » (PSL).
En tant qu’Adventiste du Septième jour, Lupepe observe le samedi comme Sabbat, un jour qu’il passe dans l’adoration et la fraternité, évitant le travail « ordinaire, » comme le commande la Bible.
Mais la mesure disciplinaire du comité a stipulé que l’équipe à été suspendue indéfiniment de la ligue pour une position qui a fait partie de la politique d’Amazalu depuis 10 ans.
« Nous ne jouerons pas le Sabbat parce que c’est contraire à la volonté de Dieu, » a dit Lupepe à ANN dans une entrevue au téléphone le 7 novembre. « Nous ne pouvons changer notre position et nous compromettre car nous croyons que la Bible est la vérité et nous croyons aux dix commandements. Nous sommes prêts à abandonner la ligue de façon permanente si nécessaire. »
L’exclusion a eu lieu après qu’Amazulu a refusé de jouer contre l’équipe « Action Motor » il y a deux semaines auparavant. PSL a annulé le jeu, puis a enjoint Amazulu de comparaître devant une audience disciplinaire déclarant que l’équipe « avait manqué d’assister à une rencontre » en tant que membre de la ligue, a dit Félix Matsika, le manager du club d’Amazulu à ANN.
« Nous avons interjeté appel à « cette expulsion) par devant l’Association de Football de Zimbabwe (ZiFA). Nous devrions avoir une réponse dans les 24 heures, » a-t-il ajouté.
Matiska se rappelle avoir fait face à ce même problème avec Motor Action. Quand Amazulu avait refusé de jouer le samedi, PSL avait fait payer une amende à Amazulu. L’équipe avait interjeté appel à l’amende auprès de la ZiFA et obtint une décision favorable.
Un rapport de BBC du 5 novembre, sur la décision à l’encontre des Amazulus a précisé: « la conduite d’Amazulu menace la survie de la ligue à bien des égards. Elle conduit au chaos. Elle réduit les chances d’attirer des promoteurs. »
Certains fanatiques de sports qui ont lu l’article sur le site de BBC appuient le PSL.
« C’était une erreur de la part de PSL de tolérer la conduite d’Amazulu dès le départ. Il n’y a pas d’équipe qui soit privilégiée, donc Amazalu ne doit pas s’attendre à un traitement spécial », a avancé Charles Mazarura d’Allemagne.
« Si les propriétaires d’Amazulu sont des chrétiens dévots comme ils se le réclament, ils ne devraient pas investir dans le football en premier lieu parce que le football se joue en fin de semaine, et ce qui inclut les samedis. J’espère qu’il y aura une solution favorable à ce problème pour la satisfaction des joueurs et de leurs familles, » a dit Nkosinathi Baleni, de Zimbabwe.
Mais d’autres applaudissent la ferme position de l’équipe. « Je suis parfaitement d’accord avec Amazulu. Si le choix doit être fait entre le football et la loi de Dieu, alors la loi de Dieu doit prévaloir, » a dit Elvin Walemba du Royaume Uni.
Baraka Muganda, directeur du Ministère de la Jeunesse de l’église Adventiste mondiale, a comparé Amazulu à Shadrac, Meshach et Abednego, le trio Biblique qui avait refusé de se courber et d’adorer un autre dieu même s’ils avaient été manacés d’être jetés dans une fournaise. Il dit qu’il espère que les jeunes suivront l’exemple d’Amazulu en s’attachant à leurs croyances.
« Nous enseignons aux jeunes de garder les principes de la Bible…de tenir pour Dieu même s’ils risquent de perdre leur popularité, » a-t-il dit.
Le manager de l’équipe Matsika a dit qu’il ne pense pas qu’il soit injuste pour l’équipe de demander aux autres de reprogrammer les jeux.
« La plupart des équipes n’ont pas une raison valable pour ne pas reprogrammer. Mais nous de notre côté, nous ne pouvons pas jouer en ce jour, » a expliqué Matsika. Il a ajouté que la plupart des équipes n’avaient jamais eu de problème pour reprogrammer les matchs.
Lupepe se rappelle d’une autre circonstance, où il a eu à choisir entre Dieu et le football. En février 2004 Amazulu s’est préparé à rencontrer l’équipe de Petro Alético d’Angola pour le match du Championnat Africain. L’équipe d’Angola à la dernière minute a changé les dates, demandant que le jeu ait lieu un samedi.
Les chaînes de Télévision au Zimbabwe, en Angola, et à travers l’Afrique et les autres parties du monde s’affairaient à préparer les téléspectateurs pour la rencontre ultime entre les Amazulus et Petro Alético.
« Toutes les voies débouchent sur le Stade de la Ville à Luanda. Les supporteurs chantent et scandent dans toute la ville, » rapporta Matsika à Lupepe au téléphone.
« S’il vous plait Matsika, dites au chef de la commission du match qu’Amazulu ne joue pas au ballon le Sabbat, » a dit Lupepe.
Lupepe ne s’était pas inquiété des répercussions. Mais il savait très bien que les Angolais avaient violé l’un des règlements des Confédérations du Football Africain, qui stipule que l’équipe qui reçoit doit aviser l’équipe visiteuse de la . rencontre et de l’heure de l’envoi du jeu 10 jours avant le match. Il n’ont appris que le match allait avoir lieu le jour même.
« Nous avions été promus au rang de professionnel en 1997, » a dit Matsika à ANN. « Nous leur avions fait comprendre clairement avant de nous joindre à la ligue professionnelle que nous ne jouerions pas les Sabbats. Nous avions été acceptés car nous étions une bonne équipe. » Ils ont été le seul club de Zimbabwe à observer le sabbat depuis leur formation en tant qu’équipe amateur en 1994, et ils avaient fait connaitre leur position sur le Sabbat au PSL, Association de Football de Zimbabwe, aux Confédérations du Football Africain et aux autres clubs locaux.
Amazulu a gagné son premier championnat de la ligue en 2003. En 1999, ils avaient gagné le trophée « Independance Trophy; » en 2001, le « Madison Trophy; » et en 2004 ils ont remporté le « OK Grand Challenge. » Ils ont aussi représenté le Zimbabwe à la coupe du championnat Africain « African Champion’s Cup en 2004 comme équipe nationale, « Zimbabwe Warriors. » Matsika a attribué la victoire de l’équipe à Dieu et à son observation du sabbat.
« La constitution du Zimbabwe…considère la liberté religieuse comme l’un des droits fondamentaux de chaque citoyen. Notre constituion m’a donné le courage pour former Amazulu, » a dit Lupepe. « Ce qui m’a touché le plus ce sont les joueurs –bien qu’ils ne soient pas Adventistes — qui aiment jouer avec Amazulu. Je ne me rappelle avoir perdu aucun des joueurs au dépend d’un autre club à cause du problème du Sabbat. »
Il a ajouté que beaucoup se sont joints au club parce qu’ils sont Adventistes. L’équipe a trois joueurs Adventistes.
« J’ai toujours pensé que les Adventistes avaient leur place dans le monde des sports. Chaque Sabbat je vois dans les bancs de l’église de potentiels gagneurs de médailles d’or, » a dit Lupepe. « Dieu n’est pas absent du terrain de footbal. Dans le sport, le sportif moyen est en quête d’une puissance supérieure quand il est en face d’un défi insurmontable… Dieu est aussi très populaire pami les amants des sports. »
« Alors qu’Amazulu est impliquée dans les compétions sportives, le but de son existence est plus élevé que cela, » continua Lupepe. « C’est un phare qui conduit vers Dieu les amants du sport. »
Matsika a dit à ANN que les joueurs sont « supportifs à 100 pour cent » et reprendront les entraînements demain.