Dans un contexte de restriction financière et de diminution des inscriptions dans les universités Adventistes d’Amérique du Nord, les administrateurs d’école et les dirigeants d’église ont voté massivement en faveur de la formation d’une « alliance stratégique » visant à consolider le système éducatif en général.
Le vote de dimanche sur ce que l’on a appelé « la Déclaration de Chicago » est intervenu après quatre jours de présentations lors du Sommet de l’Éducation Supérieure Adventiste du Septième Jour, qui s’est tenu après la Convention des Enseignants de la Division Nord Américaine (NAD) à Chicago. Dans la déclaration il est dit : « Nous partageons un engagement à former une alliance stratégique, composée d’une coalition de volontaires, dans le but de premièrement piloter et ensuite évaluer l’efficacité d’un éventuel système organisé d’enseignement supérieur. Nous espérons que cela aboutisse à un tout qui soit plus fort que la somme de ses parties. »
Après le vote, le président de la NAD, Daniel R. Jackson, a déclaré : « Lorsque nous permettons à l’Esprit de Dieu d’agir dans une pièce, vous pouvez amener les diversités de pensée, de géographie, de sexe et d’ethnie ; et quand vous réunissez tous ces éléments et que vous les soumettez à l’Esprit du Seigneur, vous pouvez vous retrouver avec quelque chose qui laisse entrevoir quelque chose de bien pour l’avenir. »
Les détails sur la collaboration seront élaborés dans les mois à venir. Un calendrier est établi pour que les présidents d’université discutent de la question avec les différents groupes sous leur responsabilité et, d’ici la fin de l’année civile, chaque campus devra choisir un représentant qui servira d’agent de liaison entre les écoles.
Au fur et à mesure des discussions, la direction de la division a souligné l’importance pour chaque campus de conserver son identité unique sous le contrôle des unions de fédérations locales et avec le soutien des anciens étudiants locaux. Larry Blackmer, vice-président de la NAD en charge de l’éducation, a réaffirmé cet engagement. « Nous votons seulement que nous sommes d’accord sur le fait que nous ayons besoin les uns des autres. Et aussi que nous sommes d’accord sur le fait que cette indépendance doit toujours exister de plusieurs manières et doit être tempérée par la collaboration, » a déclaré Larry Blackmer.
Les discussions ont porté sur des domaines où il est plus facile de mettre en place la centralisation, comme par exemple le partage des systèmes de services administratifs (back office), la consolidation des ressources humaines et les services de marketing.
Larry Blackmer a noté que l’enseignement à distance est un domaine propice à la collaboration. « Au lieu qu’Andrews ait à embaucher un professeur pour enseigner à trois étudiants, et que les universités de Walla Walla, Union et Southwestern [fassent de même], nous pouvons embaucher un professeur pour enseigner ce cours requis pour lequel peu d’étudiants sont inscrits et avoir ainsi une plus grande intervention des étudiants dans une classe plus importante, ce qui éviterait aux autres universités d’embaucher un autre enseignant. Voilà le type de collaboration dont nous parlons, et cela ne diminue en rien l’indépendance de ces institutions. »
Crise d’Identité
George R. Knight, professeur émérite au séminaire, a averti le groupe dans son discours du sabbat matin que, bien qu’il puisse être tentant de suivre le même parcours que d’autres universités ayant des liens historiques avec l’église, en se mêlant à la compétition dans le monde sécularisé de l’enseignement supérieur, il est crucial de demeurer fidèles aux principes de l’éducation Adventiste.
« La perte de la compréhension théologique unique de la dénomination, . . . est la plus grande menace que l’adventisme et son système éducatif doivent affronter au 21ème siècle, » a-t-il déclaré.
George Knight a également rappelé aux plus de 200 personnes dans l’assistance qu’un ancien président d’université avait soulevé la question d’un système Adventiste unifié il y a plus de cent ans. En remerciant Gordon Bietz, président de l’Université Southern à la retraite et actuel directeur adjoint de l’enseignement supérieur de la NAD, d’avoir organisé la conférence, George Knight a provoqué des éclats de rire de l’auditoire lorsqu’il a dit avec humour : « Tout ce dont nous avons besoin, c’est de Salomon pour savoir comment couper le bébé ! »
Les Tendances
Comme indiqué dans un document distribué au préalable, une convergence de facteurs critiques est à l’origine de ces discussions :
Plusieurs intervenants et chercheurs ont parlé de ces tendances, comme Andrea Luxton, présidente de l’Université d’Andrews, qui a indiqué dans son exposé que ce n’était pas la première fois que des discussions avaient eu lieu sur la collaboration. En 2009, elle a présidé un groupe chargé d’évaluer les menaces pesant sur l’enseignement supérieur et il avait été décidé que les institutions collaborent plus étroitement. Cependant, il y avait peu de progrès, pour de nombreuses raisons, y compris le besoin ressenti par certains de protéger « mon campus » et la complexité de la structure organisationnelle.
Dans une discussion en panel, les dirigeants de l’église et des universités ont exprimé un profond sentiment d’urgence. « A moins que nous ne fassions quelque chose de tangible et de concret, le système avec lequel beaucoup d’entre nous ont grandi et que nous aimons fera partie de l’histoire, » a déclaré Larry Moore, président de l’Union de Fédérations du Sud-Ouest.
Les participants à la conférence, des présidents d’université et d’union, des membres des conseils d’administration des universités, des membres du bureau, des doyens et des professeurs, ont reconnu que le moment était venu de prendre des mesures décisives. Les cinq principaux objectifs de réussite suivants sont ressortis des discussions menées par des consultants de l’enseignement supérieur de Credo :
Richard Hart, président et directeur général de l’Université de Loma Linda, a souligné dans son exposé qu’au cours des cinq dernières années, le nombre d’inscriptions dans les 13 universités Adventistes d’Amérique du Nord est passé de 26000 à 24000. « La main a écrit sur le mur, » a-t-il dit d’un air sombre. « Nous sommes à ce stade de l’histoire où nous devons prendre des décisions difficiles. »
Le Sommet de l’Éducation s’achève par Adventiste NAD sur Vimeo.
Les Choses Seront-elles Différentes Cette Fois-ci ?
Mis à part le sentiment d’urgence aujourd’hui, il y a une personne qui peut se concentrer presque entièrement sur cette question. Gordon Bietz défend ardemment cette nouvelle dynamique.
Voici un autre facteur clé, a déclaré Larry Blackmer : « Cette déclaration a été rédigée par des présidents d’université, et non pas par la division Nord Américaine et imposée aux universités. Les universités, depuis la base, l’ont développée et l’ont apportée au groupe. Je pense que ça c’est une différence. »
John Freedman, président de l’Union de Fédérations du Pacifique Nord, a déclaré sobrement au groupe sur un ton grave : « Mon père disait que le meilleur moment pour planter le chêne c’est il y a 20 ans. Le prochain meilleur moment c’est aujourd’hui. Nous ne pouvons pas continuer sans cesse à repousser l’échéance. Nous sommes tous dans le même bateau. C’est toujours l’église [de Dieu] et Sa voie divine pour l’éducation. Commencez et avancez et voyez où Dieu mènera. »
Cliquez icipour lire la Déclaration de Chicago regarder une déclaration de Gordon Bietz. Adventist Learning Community proposera ultérieurement d’autres vidéos du sommet.
Debbie Michel est directrice adjointe de la communication à l’Union de Fédérations du Lac.
Traduction: Patrick Luciathe