La Cour d’Appel de Lomé a rendu un verdict ce matin dans le cas de cinq hommes détenus de manière arbitraire depuis près de 22 mois sur des accusations de conspiration visant à commettre un meurtre. Ils ont été incarcérés sur la seule base de l’accusation d’un homme qui est un « menteur pathologique » d’après un examen psychiatrique demandé par le tribunal.

12 janvier 2014 – Silver Spring, Maryland, Etats Unis…ANN

Dans une décision partagée, un verdict rendu aujourd’hui par un tribunal de Lomé au Togo, acquitte le pasteur Adventiste du Septième jour, Antonio Monteiro et condamne le membre d’église Adventiste Bruno Amah à la prison à perpétuité, d’après ce qu’a indiqué un avocat de l’Eglise Adventiste mondiale. La décision rendue par la Cour d’Appel de Lomé intervient près de 22 mois après que les deux hommes ainsi que d’autres, aient été incarcérés en mars 2012 sur des accusations de conspiration visant à commettre un meurtre.

Dans une affaire qui a retenu l’attention de la dénomination au niveau mondial, les deux hommes, ainsi que trois autres, ont été incarcérés il y a environ deux ans, sans procès et uniquement sur la base de l’accusation d’un homme qui a été décrit comme un « menteur pathologique » dans un rapport psychiatrique demandé par le tribunal. Cet homme, Kpatcha Simliya, détenu lui aussi, a été également condamné dans le verdict rendu ce matin, à la prison à vie.

Todd McFarland, conseil général adjoint pour le siège de l’Eglise Adventiste mondiale, qui faisait partie de la défense lors du procès de ce weekend, a indiqué que le verdict concernait aussi deux autres hommes – Beteynam Raphael Kpiki Sama qui a été reconnu coupable et condamné à 25 ans de prison ainsi qu’à une amende de 10 millions de francs CFA (20800 dollars US), et Idrissou Moumouni qui lui a été acquitté.

La saga de près de deux ans a été suivie par des millions d’Adventistes du Septième jour, qui ont organisé des veillées de prière internationales, ont lancé des campagnes sur les médias sociaux, ont sponsorisé des initiatives visant à faire parvenir des lettres aux responsables de gouvernement ainsi qu’aux diplomates, ont tenu des conférences de presse et ont conduit une campagne de signatures dans le cadre d’une pétition demandant la libération de ces détenus.

« Nos sentiments sont mitigés quant à la décision du tribunal, » a déclaré John Graz, directeur de la Liberté Religieuse et des Affaires Publiques pour l’église Adventiste mondiale. « L’acquittement de pasteur Monteiro est une bonne nouvelle et nous sommes heureux pour lui et sa famille. Nous sommes surpris et très tristes d’apprendre la condamnation de Bruno Amah. »

Antonio Monteiro, natif du Cap Vert, servait comme missionnaire au Togo depuis 2009 en tant que directeur des Ministères de la Famille à l’Union Mission du Sahel à Lomé.

Les arrestations et les détentions sont intervenues après une série d’homicides en septembre 2011.

Selon divers journaux ainsi que des rapports de police, plus d’une douzaine de corps de femmes âgées de 12 à 36 ans ont été retrouvés dans la banlieue d’Agoué, au nord de Lomé. Les corps portaient des traces de coups de couteau et certains organes sexuels avaient été enlevés. Du sang et des morceaux d’animaux sont souvent utilisés dans des cérémonies vaudou qui sont très pratiquées au Togo.

Etant donné qu’il n’y a eu aucune arrestation, le public a demandé justice pour les meurtres, ont indiqué les dirigeants de l’église.

Simliya est par la suite passé à la télévision, entouré de policiers, relatant le récit de la série de meurtres qu’il a dit- il organisé, et nommant les complices qui ont récolté le sang et les organes. Mais l’essentiel du récit s’est avéré invraisemblable y compris le nombre de victimes et les méthodes utilisées, d’après ce qu’a indiqué le médecin qui a examiné Simliya.

« Toute personne informée et raisonnable aurait des doutes au sujet de son incroyable récit ou de la faisabilité de ses crimes ou prétendus crimes, » a indiqué un rapport psychiatrique en date du 9 septembre 2012 demandé par le tribunal et qu’ANN a pu voir.

Simliya est par la suite revenu sur son accusation disant qu’il avait été battu par la police et qu’on l’avait forcé à donner le nom de personnes qu’il savait prétendument être des co-conspirateurs dans un réseau de trafic de sang, d’après ce qu’indique encore le rapport psychiatrique.

Cependant son témoignage – la seule preuve dans l’affaire – a été suffisant pour amener les condamnations dans le verdict d’aujourd’hui. Le jury qui a rendu ce verdict était composé de trois juges et de 6 civils, a déclaré McFarland.

La décision de ce matin a été rendue à 5 heures, a dit McFarland. Le procès a débuté vendredi 10 janvier à 8H45 et s’est poursuivi jusqu’à 3H00 samedi matin. Le tribunal s’est réuni à nouveau à 11H45 samedi et les dernières plaidoiries se sont achevées à 23H30 ce soir là.

McFarland a indiqué que Monteiro et Moumouni, les deux détenus acquittés, seront libérés dès lundi.

Traduction: Patrick Luciathe

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