Selon Erton Köhler, il ne faut jamais oublier que nous sommes une Église missionnaire.

Le 11 octobre 2022 | Silver Spring, Maryland, États-Unis | Anais Anderson pour Adventist News Network et Adventist Review

Le 9 octobre 2022, Erton Köhler, secrétaire exécutif de la Conférence générale (CG), a commencé son rapport présenté au Concile annuel 2022 par un rappel de la raison d’être des adventistes du septième jour, peuple de Dieu des temps de la fin. Citant Ellen G. White, cofondatrice de l’Église adventiste, il a lu ceci : « Notre souci des missions ne doit jamais cesser jusqu’à ce que toute la terre soit éclairée de la gloire du Seigneur. » (Le ministère évangélique, p. 459)

En tant qu’adventistes du septième jour, nous devons proclamer l’Évangile « du royaume… dans le monde entier » (Matthieu 24.14), a rappelé le pasteur Köhler aux délégués. « Bien que l’Église ait pris racine en Amérique du Nord, nous sommes devenus un mouvement mondial, de sorte que, aujourd’hui, seulement six pour cent de tous nos membres sont en Amérique du Nord alors que tous les autres sont répandus dans le reste du monde. »

Le pasteur Erton Köhler, secrétaire exécutif de la Conférence générale. [Une photo d’Enno Müller d’Adventist Review]

Ajout et perte de membres

David Trim, directeur des Archives, des statistiques et de la recherche (ASTR), a présenté les plus récents chiffres d’effectifs en comparaison avec les données des 15 dernières années. Avant la pandémie de COVID-19, les ajouts de membres dépassaient régulièrement le million par année. Mais en 2020, l’ajout mondial a reculé à 800 000, le taux le plus bas depuis 1997. En 2021, cependant, les ajouts ont à nouveau dépassé le million, et l’évangélisation ainsi que l’implantation d’églises se sont considérablement accélérées.

En 2020, 1 736 nouvelles églises ont été implantées, ce que M. Trim a qualifié de « miraculeux en pleine pandémie », quoiqu’il s’agissait tout de même d’une baisse de 29 % par rapport aux chiffres prépandémiques.

Mais cette tendance à la hausse ne s’applique pas à tous les domaines de la gestion chrétienne, a ajouté M. Trim. Bien que les dîmes aient rebondi et même dépassé les chiffres pré-COVID, ce n’est pas le cas des offrandes, qui ont chuté radicalement, indiquant une diminution considérable du désir des membres de donner pour financer les programmes de l’Église, y compris ses programmes missionnaires.

Durant sa présentation, M. Trim a souligné un fait extraordinaire. En 1922, les membres donnaient, en offrandes, presque exactement autant que ce qu’ils retournaient en dîmes. Graduellement, au cours des cent dernières années, les habitudes ont changé. Aujourd’hui, les offrandes ne représentent que le tiers des dîmes.

Le dimanche 9 octobre dernier, lors du Concile annuel 2022 à Silver Spring, dans l’État américain du Maryland, David Trim, directeur du Bureau des archives, des statistiques et de la recherche de la Conférence générale, a fait une courte présentation durant le rapport du secrétaire. [Une photo d’Enno Müller d’Adventist Review]

La perte des membres constitue un autre domaine où la tendance est négative. Depuis 1965, environ 42 % des membres, soit quatre sur dix, ont quitté l’Église. D’après une étude effectuée par les ASTR, la plupart de ces anciens membres sont partis sans avoir pris la décision consciente de le faire, a dit M. Trim.

Adopter la formation de disciples

Selon Gerson Santos, secrétaire adjoint de la CG, la formation de disciples pourrait faciliter la rétention des membres. « Les églises locales devraient viser à créer un environnement chaleureux et attentionné pour la croissance spirituelle au sein duquel les jeunes, les adultes et les visiteurs se sentent tous aimés et soutenus. » Le département du secrétariat travaille en partenariat avec d’autres départements pour développer des stratégies et des ressources aidant les églises à intégrer et outiller leurs membres en plus d’en faire des disciples, a expliqué le pasteur Santos.

Parmi ces initiatives, il y a le « Sommet mondial sur le soutien et la rétention », qui porte principalement sur la formation de disciples, le soutien et le rappel des membres. Le pasteur Santos a invité les dirigeants d’église à adopter une approche rédemptrice quant à la révision de leur liste de membres et à s’éloigner des simples chiffres pour porter une plus grande attention aux membres. « Notre objectif ne se limite pas à nous vanter du pourcentage de nos membres présents, mais d’atteindre ceux qui ne sont pas sauvés dans notre communauté et de nous préoccuper des membres inactifs de notre groupe », a-t-il dit.

Atteindre les peuples non atteints

Dans la section suivante du rapport, Gary Krause, directeur d’Adventist Mission a mentionné les statistiques et les grandes tendances qui donnent du fil à retordre à la mission adventiste. Il y a la croissance de la population mondiale, le vieillissement de la population, la migration internationale et l’urbanisation.

M. Trim a d’abord parlé de la tendance historique des missions. Il a expliqué que « l’âge d’or » du programme missionnaire à l’étranger de l’Église adventiste est arrivé dans le quart de siècle qui a suivi la Seconde Guerre mondiale (de 1946 à 1970), lorsque 7 385 missionnaires ont été envoyés dans les champs missionnaires étrangers pour atteindre les peuples non atteints. En 1969 et 1970, 970 nouveaux missionnaires ont été envoyés, le plus grand nombre en deux ans de l’histoire de l’Église adventiste.

Il a fait remarquer que cette hausse était due à un effort d’équipe des administrateurs, des éducateurs, des dirigeants médicaux et des membres d’église nord-américains, européens, australiens et du sud de l’Afrique. M. Trim a parlé de la « dérive missionnaire » qui s’est installée sur de nombreuses années et a souligné le défi de remettre l’accent sur la façon dont nous utilisons nos ressources missionnaires en identifiant les peuples et les lieux qui n’ont toujours pas été atteints par l’Évangile.

Un recentrage sur la mission 

Le pasteur Köhler croit que, compte tenu de ces temps et défis sans précédent, la mission de l’Église adventiste est difficile, voire apparemment impossible. « Seuls, nous ne pourrons y arriver, mais avec le Saint-Esprit et le déversement de la pluie de l’arrière-saison, notre mission sera certainement accomplie, a-t-il dit. Avec cet espoir, l’Église mondiale continue d’avancer de manière stratégique, de travailler efficacement et en collaboration avec Dieu afin d’atteindre d’autres peuples et territoires. »

Il a ensuite présenté une proposition conçue par Gordon Doss, professeur émérite du département de missiologie du séminaire adventiste du septième jour de l’Université Andrews. Cette proposition cherche à aider les dirigeants et les membres de l’Église « à visualiser, à concentrer et à recentrer la mission internationale [adventiste] sur le 21e siècle ».

Ce modèle considère les avancées des 30 à 40 dernières années dans les deux hémisphères. Il encourage les divisions de l’hémisphère sud, qui ont constamment progressé dans la mission évangélique, de travailler avec celles de l’hémisphère nord, qui a vécu l’effet contraire, a expliqué le pasteur Köhler.

Il encourage les dirigeants à se concentrer sur les priorités missionnaires de l’Église et à déplacer les ressources et les projets missionnaires vers des parties du monde ayant moins de moyens, comme des membres, des églises, des ressources financières et des bâtiments.

Plusieurs départements de la CG ont créé des ressources pour outiller, former et envoyer des missionnaires sur des territoires étrangers, a-t-il dit.

Nous avons été appelés

Le pasteur Köhler a rappelé aux délégués les paroles de Walter Beach, prononcées lors du Concile annuel de 1964 : « Nous sommes une Église missionnaire mondiale et non une simple Église ayant une mission dans le monde entier ». Le pasteur Beach a servi à titre de secrétaire de la CG de 1954 à 1970.

Le secrétaire Köhler a ajouté qu’en allant de l’avant, nous devons garder à l’esprit que « l’Église adventiste du septième jour n’a pas été appelée à être un stationnement, mais un tremplin pour les missionnaires. Nous devons avancer dans la foi. »

Traduction : Marie-Michèle Robitaille

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