La fibre de banane pourrait-elle remplacer le plastique et les engrais chimiques?
En Papouasie–Nouvelle-Guinée, les étudiants travaillent pour un avenir meilleur et plus vert.
Le 22 mai 2023 | Nouvelle-Galles-du-Sud, Australie | Tracey Bridcutt, Adventist Record
L’Université adventiste du Pacifique (UAP) est, selon ses dirigeants, aux premières lignes d’une étude novatrice qui pourrait donner à la Papouasie–Nouvelle-Guinée (PNG) un avantage environnemental considérable.
De nombreuses études sont en cours sur le campus de Port Moresby. L’une d’entre elles vise à trouver de nouvelles façons de recycler les déchets agricoles, comme la fibre de banane, la ferme de l’université étant idéale pour cette étude grâce à sa vaste plantation de plus de 40 000 bananes.
L’étude consiste donc à analyser la façon dont la fibre de banane peut être utilisée pour des produits naturels durables qui pourraient remplacer certains plastiques et engrais chimiques agricoles. La culture bananière étant très répandue en PNG, la capacité de mener des activités sans impact environnemental serait énorme, et une première pour la région du Pacifique.
L’Université adventiste du Pacifique participe actuellement à une vingtaine d’études. [Une photo d’Adventist Record]
« Il s’agit d’un projet de recherche et développement. Les résultats de cette étude contribueront au développement des politiques de biocarburant en Papouasie–Nouvelle-Guinée et promouvront la réduction de la pollution environnementale en matière d’huile à cuisson utilisée, qui pose actuellement un risque environnemental en PNG », a expliqué Linta Qalopui, professeure à la faculté de sciences et technologies de l’UAP.
En recyclant et en convertissant l’huile à cuisson en biodiesel, elle peut être utilisée dans les moteurs au diesel, réduisant ainsi les émissions de CO2 d’environ 41 % par rapport au carburant diesel fossile.
« La Papouasie–Nouvelle-Guinée aura donc dorénavant accès à un carburant de rechange écologique », a ajouté Mme Qalopui.
Lors des premiers essais, le biodiesel produit à partir des études a été utilisé pour alimenter cinq véhicules à moteur diesel non modifié, et aucun problème n’a été détecté. La prochaine étape de l’étude consistera à analyser la façon dont l’huile convertie affecte la performance des moteurs de générateurs d’énergie, de pompes à eau et de nombreux autres véhicules au diesel.
Linta Qalopui, professeure à la faculté de sciences et technologies, devant des équipements de biodiesel. [Une photo d’Adventist Record]Ces études attirent maintenant l’attention internationale. Mme Qalopui a d’ailleurs été invitée comme oratrice à la quatrième Conférence internationale sur les biocarburants et la bioénergie à Londres, en octobre prochain.
D’autres études environnementales sont en cours à l’UAP. Les impacts environnementaux de l’industrie en pleine croissance de l’huile de palme à Kairak, dans la province de la Nouvelle-Bretagne orientale, ainsi que les pressions qu’exerce la chasse sur les mammifères de la savane et des forêts du sud de la Papouasie y sont notamment observés.
Selon Carol Tasker, directrice de la recherche et des études postuniversitaires de l’UAP, les étudiants et leurs superviseurs sont impliqués dans une vingtaine d’études liées à l’environnement, à la santé, à l’éducation, à la famille et à d’autres problèmes modernes.
« Récemment, l’Église adventiste a aussi demandé à l’UAP de mener une étude sur la rétention de ses membres en PNG et sur les taux d’alphabétisation et leur impact possible sur le ministère de l’Église, a dit Mme Tasker.
« Nous sommes heureux de notre vision de recherche, qui consiste à “Explorer les ressources, élargir les horizons et inspirer l’espoir”, nous rappelant les possibilités infinies d’apprentissage qui ont un impact positif sur les églises, les familles et les communautés de la région du Pacifique. »
La version originale de cet article a été publiée par Adventist Record.
Traduction : Marie-Michèle Robitaille