CommSummit encourage l’utilisation de technologies innovantes et de la narration créative pour la mission

15 Novembre 2023 | Miami, Floride, États-Unis | Marcos Paseggi et Équipe de Presse de la Division Inter Américaine

Des experts adventistes des médias ont partagé leurs connaissances et leur expérience au cours des deux jours du programme CommSummit, ou Sommet de la Communication, organisé par la Division Inter Américaine à Miami, en Floride, aux États-Unis, les 7 et 8 novembre 2023. Le programme de deux jours comprenait des présentations, de courtes causeries, des discussions en panel, des moments d’emphase sur l’utilisation de la technologie pour la mission, des interventions sur l’utilisation de la cinématographie pour raconter des histoires, ainsi que la célébration de la créativité et de l’art de raconter des histoires.

Technologie innovante pour la mission

Daryl Gungadoo, responsable du laboratoire Adventist Review a discuté des options innovantes pour utiliser les technologies les plus récentes pour la mission.

De nouvelles façons d’envoyer des données d’un point A à un point B. « Actuellement, nous dépendons de nos fournisseurs d’accès internet, » a-t-il expliqué. « De nouvelles recherches explorent la façon d’utiliser plutôt des photons séparés… Cela signifie que nous pourrions être en mesure de communiquer à travers le monde sans fournisseurs d’accès Internet. »

D’autres avancées que les adventistes doivent considérer et sur lesquelles ils doivent réfléchir sont les nouvelles avancées en matière d’intelligence artificielle, qui est maintenant utilisée pour devenir des assistants de conception, des assistants des réseaux sociaux, pour l’écriture et la génération d’images, entre autres. Daryl Gungadoo a également mentionné les entreprises qui cherchent à améliorer notre cerveau en y ajoutant de l’électronique pour augmenter la capacité de stockage, les implications de l’économie de la confiance, qui comprend des services tels qu’Uber mais aussi Kickstarter et d’autres, et l’impact des médias hybrides.

Daryl Gungadoo a expliqué que dans le passé, les médias étaient très linéaires, mais qu’ils suivent maintenant un modèle hybride. Dans une production récente au Maroc, l’élément clé n’était pas la façon dont nous avons tourné le film mais la façon dont nous gérerions le contenu et comment, techniquement, nous lui donnerions une nouvelle orientation. « En utilisant un système de caméra 8K 360°, nous capturons non seulement l’image mais aussi ce qu’il y a autour, » a-t-il expliqué. « De cette façon, nous pouvons repositionner nos caméras après avoir tourné la scène. Et ces images ne sont pas traitées dans un système de montage vidéo classique mais dans un système de moteurs de jeu. »

Dans le même temps, il permet d’ajouter des images 3D aux scènes pour des effets spéciaux, comme par exemple les lions générés par ordinateur dans la scène de Daniel dans la fosse aux lions, a expliqué Daryl Gungadoo. Le contenu filmé peut également être numérisé et transformé en dessin animé, en jeux, en réalité augmentée et en réalité virtuelle, a-t-il déclaré. Cela débouchera sur un nouveau jeu, Babylon Quest, qui devrait être lancé lors du Camporée de la Division Nord-Américaine en août 2024.

Daryl Gungadoo a également expliqué comment le Laboratoire Media d’Adventist Review enregistre de nouvelles émissions et de nouveaux programmes avec un écran vert pour ensuite les appliquer à des studios virtuels, ce qui réduit considérablement les coûts, a-t-il déclaré. D’autres approches innovantes incluent l’intégration de la réalité augmentée et de la réalité virtuelle à l’étude de la leçon de l’École du Sabbat, ou la création de contenus pour partager le message adventiste.

Utiliser le potentiel que Dieu vous a donné pour créer

Hellen Hernández Castro, directrice primée du studio Creativo 115, était parmi les intervenants le 8 novembre. « Les histoires ont toujours fait partie de nos vies et de notre culture, » a-t-elle déclaré. « Les choses ont changé, mais la base est demeurée toujours la même. Même Jésus utilisait des histoires pour discuter des sujets les plus importants. Le cinéma est ma méthode préférée pour raconter des histoires. »

Elle a raconté comment la première fois qu’elle s’est rendue dans un cinéma, cela s’est passé dans une salle où Mark Finley prêchait. « Certaines personnes sont montées sur scène et ont prié : ‘Merci, Seigneur, de nous permettre d’utiliser cet endroit mauvais pour une bonne cause,’ » a-t-elle raconté. « J’étais très mal à l’aise avec ce genre de prière. »

Helen Hernández a raconté avoir vu à quel point les gens étaient touchés lorsqu’elle a projeté pour la première fois son premier court métrage à l’âge de16 ans. « Là, j’ai découvert à quel point les histoires sur un écran peuvent être puissantes, » a-t-elle dit.

Après avoir obtenu son diplôme de l’Université de Montemorelos au Mexique, Helen Hernández a lancé Creativo 115. Elle a également été acceptée dans une grande école de Mexico, dans un programme spécifique qui n’accueillait que 15 étudiants par an. Là, face à une concurrence féroce et à des camarades de classe beaucoup plus expérimentés, Helen Hernández a dû apprendre et réapprendre ce qu’elle pensait savoir. Ce choc initial l’a cependant amenée à prendre conscience de certains des avantages dont elle disposait, notamment les compétences acquises grâce à son expérience dans la musique à l’église et au Club des Éclaireurs. Les membres d’église et l’Église organisée ont toujours soutenu les aspects logistiques de leurs productions, a-t-elle dit.

Un autre avantage, a expliqué Helen Hernández, est que les personnes créatives cherchent généralement à entrer en contact avec leur côté spirituel, ce qu’ils essaient de faire par divers moyens, pas tous bons. « Parfois, nous ne sommes pas conscients de l’avantage que nous avons de pouvoir parler à Dieu si facilement, » a-t-elle déclaré, « de lui demander ce qu’il veut que je dise et quel est le message qu’il veut que je proclame. Je pense que c’est un grand avantage. »

Ces grands avantages s’accompagnent également d’une grande responsabilité, a-t-elle souligné. « Dieu vous a donné des rêves, des talents, et vous ne les utilisez pas de la bonne manière, nous commettons presque un péché, » a-t-elle déclaré. « La tâche incombe à nous tous d’inspirer les nouvelles générations à créer, d’éveiller cette créativité tout en les empêchant de gaspiller leur potentiel. »

Le pouvoir d’un rebondissement

Un autre adventiste travaillant dans le domaine de la cinématographie est le producteur de médias portoricain, Jonathan López, qui a évoqué certains des défis et des opportunités du ministère des responsables de communication dans l’Église.

« Combien d’entre vous se sont déjà sentis comme la personne donnée perdante ? » a-t-il demandé. « Cela m’est arrivé. Mais laissez-moi simplement dire d’abord qu’entre les mains de Jésus, nous ne sommes pas un produit fini. » De plus, a-t-il ajouté, « si vous travaillez dans la communication à l’Église et que vous sentez que vous avez réussi, vous devrez probablement changer complètement votre vision de ce que signifie communiquer Jésus. »

Au cours des minutes qui ont suivi, Jonatán López a discuté de l’effet et de la puissance d’un rebondissement dans sa propre vie.

Jonatán López a expliqué comment il a étudié la biologie dans le but de travailler dans la médecine sportive. Dieu l’a cependant conduit sur un autre chemin qui lui a permis, trois ans plus tard, de lancer une première production cinématographique. « Dieu m’a amené à comprendre que le rebondissement qu’il avait provoqué dans ma vie aurait non seulement un impact sur ma vie, mais contribuerait à avoir un impact sur la vie des autres, » a déclaré Jonatán López.

Il a partagé certaines de ses premières expériences au cours desquelles il a pu voir comment Dieu dirigeait et où il a eu la certitude qu’il y avait un appel de Dieu dans ce domaine. « Le cinéma d’évangélisation ne commence pas à l’école ; c’est une vocation, » a souligné Jonatán López. « Cela commence par un feu au-dedans de nous. C’est un incendie que certains ne pourront jamais comprendre ou expliquer. »

Cette vocation ne rejette pas la formation et l’éducation, mais elle comprend qu’il y a un objectif plus élevé. « Préparez-vous autant que vous le voulez et que vous le pouvez, mais comprenez bien que Jésus vous a appelé à quelque chose de spécifique qu’il n’a peut-être pas appelé tout le monde à faire, » a dit Jonatán López. « J’espère que le rebondissement que Dieu voudra peut-être écrire dans votre scénario est unique et spécifique à la communauté où il vous a permis de vivre. »

Dans cette optique, Jonatán López a dit aux responsables de communication adventistes qu’ils n’assistaient pas au CommSummit pour réseauter, « afin qu’un jour, vous puissiez devenir directeur de la communication. Oui, vous pouvez rêver, mais vous êtes ici parce que vous avez été appelés par le ciel, » a-t-il souligné. « Et cet appel vous réveille parfois la nuit et vous met mal à l’aise. C’est l’appel qui vous pousse à prendre des risques pour tout donner pour Lui. »

Dans le cas de Jonatán López, sa vocation l’a poussé à produire le film Spin malgré le manque de fonds et d’autres difficultés. « En cours de route, notre vocation sera mise à l’épreuve, » a déclaré Jonatán López. « Mais Celui qui vous a appelé vous conduira afin que vous obteniez ce dont vous avez besoin. »
Célébrer la créativité et ceux qui racontent les histoires

La veille, Julio Muñoz, directeur adjoint de la communication de la Division Nord-Américaine et directeur exécutif du Festival du Film Sonscreen avait expliqué les raisons d’avoir une narration créative telle que refletée dans la réalisation cinématographique.

« Lorsque nous créons, c’est un don de Dieu, car au commencement, Il a créé, » a déclaré Julio Muñoz. « Alors, il nous a créés pour créer aussi, pour raconter des histoires. Et la narration est la façon dont nous établissons le contact, la façon dont nous construisons une communauté. »

Dans les minutes qui ont suivi, Julio Muñoz a expliqué comment les cinéastes contribuent à raconter « ces histoires visuelles qui créent des paraboles des temps modernes. »

Raconter des histoires, a reconnu Julio Muñoz, est le moyen que les êtres humains ont utilisé pour partager leur culture, leurs traditions et leur histoire, c’est aussi la manière dont nous façonnons nos valeurs et nos croyances. « Les histoires permettent de partager des informations qui créent un lien émotionnel, » a-t-il dit. « Nous donnons un sens à nos vies et aux histoires que nous racontons et que nous apprenons. » Il a ajouté que « les histoires ont la capacité de nous aider à mieux nous connaître les uns les autres, à trouver compréhension et empathie. »

Dans ce contexte, a déclaré Julio Muñoz, le cinéma a été défini par certains experts comme « la littérature du 20ème siècle. » Il permet de raconter des paraboles, un peu comme ce que Jésus faisait lorsqu’il vivait sur cette terre. « Les paraboles nous permettent d’entrer en contact avec des publics qu’autrement nous aurions ratés. »

C’est ce que Julio Muñoz et son équipe ont essayé de faire au Festival du Film Sonscreen, lancé par Jerry Wallick en 2002. « Nous travaillons avec de jeunes réalisateurs qui essaient de trouver des moyens de raconter ces paraboles des temps modernes par le biais d’un médium qui leur permet de retenir l’attention des gens, » a expliqué Julio Muñoz. « C’est un média que nous n’avons pas encore utilisé efficacement, mais que nous devrions utiliser. » En 2023, le festival a attiré plus de 250 cinéastes.

Au fil des années, Sonscreen a aidé des étudiants non seulement à exprimer ce qu’ils ressentent et à raconter leurs histoires, mais aussi à trouver un emploi dans le domaine, comme plusieurs l’ont attesté. Grâce à des partenariats avec diverses divisions mondiales, les projets contribuent à créer du contenu à des fins missionnaires et éducatifs. « Nous visitons, nous établissons le contact avec de nouveaux publics qui ne sont pas traditionnels, ceux qui autrement n’auraient pas découvert qui nous sommes et ce que nous voulons partager avec eux, » a dit Julio Muñoz. « Nous avons des jeunes impatients de trouver de nouvelles façons d’entrer en contact avec de nouveaux publics. Alors soutenons nos créatifs. N’ayons pas peur de l’inconnu. Donnons les moyens à ceux d’entre nous qui racontent des histoires. »

Pour en savoir plus sur le programme CommSummit organisé par la DIA, sur les principaux intervenants et les présentateurs, visitez le site
interamerica.org

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Traduction: Patrick Luciathe